mardi 15 février 2011

Domicile-travail. Les Bretons mobiles

Les Bretons sont de plus en plus nombreux à se déplacer hors de leur commune pour aller travailler. De plus en plus loin et essentiellement en voiture.
Les conclusions de l'enquête que vient de publier l'Insee (*) sur les déplacements domicile-travail en Bretagne sont éloquentes: il y acinquante ans, 90% des actifs travaillaient dans la même commune que celle de leur résidence. Aujourd'hui, deux sur trois effectuent un trajet quotidien pour aller travailler à l'extérieur. C'est deux fois plus qu'il y a vingt ans. Cette évolution s'explique par la concentration croissante des activités économiques dans les pôles urbains alors que l'habitat périurbain ne cesse de s'étendre: 58% des emplois bretons se situent ainsi dans des agglomérations qui ne regroupent que 40% de la population. Les zones rurales sont plus équilibrées avec 23% d'emplois occupés par 27% des actifs. Les Finistériens se distinguent dans ce tableau, hors tendance générale: plus de la moitié (57%) occupent, en effet, un emploi dans leur commune de résidence. Ce sont également ceux qui effectuent les trajets les plus courts pour se rendre à leur travail (moins de 10km). À l'inverse, près d'un travailleur sur deux, en Ille-et-Vilaine, dépasse les 10km de trajet.

18km en moyenne

Ce qui traduit une tendance à l'allongement des déplacements: 17,8km en moyenne contre 15,7km en 1990. Un actif sur quatre parcourt 22,2km pour rejoindre son lieu de travail. En revanche, les trajets longues distances (plus de 100km) restent faibles en Bretagne et plutôt l'apanage des cadres (6% pour2,5% de moyenne régionale). Si les cadres (à 65%) et les professions intermédiaires (70%) sont particulièrement mobiles, les ouvriers se déplacent encore plus (72%) mais moins loin (17,3km contre 20km). Autres «pigeons voyageurs», les 25-40ans (près de 70% pour une moyenne de 19km), plus que les moins de 25 ans (62% pour 18km) et les plus de 55ans, dont la moitié est employée dans la commune de résidence. À noter que les propriétaires de logements ont tendance à travailler plus dans leur commune que les locataires. Même comportement chez les couples où les deux conjoints travaillent. Quant aux Bretonnes, qui concilient le plus souvent les tâches familiales avec l'activité professionnelle, près de la moitié occupe un emploi dans leur commune. Pour se rendre au travail, huit Bretons sur dix utilisent leur voiture, conséquence du fort maillage du territoire. Mais, même quand ils habitent dans une ville centre d'un pôle urbain, ils sont encore deux sur trois. Six sur dix font de même quand ils travaillent dans leur commune.

Les transports en commun peu utilisés

Le recours aux transports en commun reste faible, culminant toutefois à 19% des actifs dans l'agglomération rennaise, qui combine réseaux de bus et métro. Une fréquentation comparable à celle de Strasbourg, seuls Paris et Lyon faisant mieux avec, respectivement, 44% et22%. En revanche, seuls 10% des actifs de l'agglomération brestoise empruntent les transports en commun. Un pourcentage qui devrait logiquement progresser quand le tram entrera en service. Quoi qu'il en soit, il reste encore du chemin à parcourir avant de renverser la vapeur vers un modèle économique de développement durable, privilégiant les circuits courts et rapprochant notamment les emplois des actifs.

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